
À une époque où les campus universitaires en Amérique du Nord et dans le monde entier sont confrontés à la polarisation politique, à la réduction de l’espace pour la dissidence et aux changements des cadres juridiques, le Centre de droit public de l’Université d’Ottawa a ouvert un espace de réflexion, de débat et de collaboration.
On March 21, 2025, scholars, legal experts, and university leaders gathered at the University of Ottawa for a day-long workshop focused on one of the most pressing issues in higher education today: academic freedom.
The morning opened with a deep dive into Canada’s legal and cultural context. Professor Jean-François Gaudreault-Desbiens (Université de Montréal) introduced his recent book on expressive freedoms in Canadian universities, connecting recent controversies – from the “culture wars” of 2019 to the wave of anti-woke legislation in the U.S. – to some of the evolving university dynamics that have been so prominent in the past year.
Le professeur Honor Brabazon (Université de Waterloo) a exprimé de vives inquiétudes concernant la Loi de 2007 sur le renforcement de la responsabilisation et du soutien aux étudiants de l'Ontario, avertissant qu'elle pourrait involontairement exposer le corps professoral au harcèlement et restreindre la liberté académique sous prétexte de soutenir des initiatives de lutte contre le racisme et de santé mentale. De son côté, le professeur Finn Makela (Université de Sherbrooke) a analysé la Loi sur la liberté académique du Québec, suggérant que si cette loi n'a pas causé les dommages redoutés, elle ne résoudra probablement pas non plus les problèmes systémiques plus profonds.
An overview by Vannie Lau (University of British Columbia) placed these provincial policies in national context, reminding participants of the patchwork nature of protections for academic freedom across Canada.
The second panel expanded the scope to examine academic freedom on a global scale. Professors Nandini Ramanujam and Frédéric Mégret (McGill University) warned about the “double dependency” of universities – on both public funding and private philanthropy – which can subtly undermine academic independence. They also discussed how AI and digital surveillance are emerging threats to free academic inquiry.
Professor Hans Michael Heinig (Georg-August University Göttingen) offered a comparative legal analysis, drawing distinctions between Canada, Germany, and the U.S., particularly around how academic freedom is protected, enforced, and understood in each country. He emphasized that academic freedom involves not just the right to express ideas, but also to shape research, teaching, and governance – a crucial nuance often lost in public debate.
International speakers added sobering context. Doctoral student Salvador Herencia (University of Ottawa) reviewed international human rights protections for academic freedom, while Elthon Rivera Cruz (Iniciativa Puentes por los Estudiantes de Nicaragua (IPEN), Nicaragua) and David Gómez Gamboa (Aula Abierta, Venezuela) gave firsthand accounts of the erosion of academic freedom under authoritarian regimes. Their stories underscored how legal frameworks, when weakened, leave scholars and students dangerously exposed.
Dax D’Orazio, a postdoctoral fellow at the University of Guelph, synthesized the morning’s discussions with five key takeaways:
Academic freedom and democracy are deeply intertwined.
Threats to academic freedom are real and must be taken seriously.
Political polarization is making dialogue more difficult, both inside and outside universities.
Public portrayals of campus conflicts are often exaggerated.
There remains uncertainty about how Charter rights apply within university settings.
Il a également introduit le concept de « académique tact » – une manière de penser au-delà des limites juridiques pour intégrer les considérations éthiques dans les discours et comportements académiques.
Le dernier panel s’est penché sur une question particulièrement actuelle : comment les initiatives d’équité, de diversité et d’excellence en matière d’inclusion (EDEI) peuvent-elles coexister et se renforcer mutuellement avec la liberté académique ?
Professor Awad Ibrahim (Vice-Provost, EDEI), Professor Graham Mayeda (Senate Committee on Academic Freedom), and Professor Philippe Frowd (Association of Professors, University of Ottawa) reflected on how inclusive policies shape academic discourse. They argued that, rather than being in opposition, EDEI and academic freedom can mutually reinforce a richer, more pluralistic intellectual environment.
Les thèmes de « l’hospitalité », de la reconnaissance du tort, et de l’importance d’accueillir la diversité des voix dans le débat ont été au cœur des discussions. Le panel a encouragé les universités à bâtir non seulement des espaces d’expression libre, mais aussi des espaces où un désaccord vigoureux et respectueux peut prendre place– ce qu’un intervenant a appelé une « culture de l’agonisme » – puisse s’épanouir.
L’urgence de ces discussions a été soulignée par les événements récents. Aux États-Unis, des financements fédéraux ont été récemment retirés à d’importantes universités, comme Columbia, des militants ont été détenus, et des décrets présidentiels redéfinissent les limites du discours académique. Au Canada, la liberté académique a fait irruption sur la scène politique, avec des promesses des chefs conservateurs de confronter la prétendue « idéologie woke » sur les campus.
Dans ce contexte, l’atelier de l’Université d’Ottawa était non seulement opportun – mais essentiel. Il a rappelé aux participants que la liberté académique n’est pas un principe abstrait. C’est une réalité vécue, façonnée par le droit, la politique, les politiques institutionnelles et le courage de ceux et celles qui continuent à poser les questions difficiles.
« Loin des discussions théoriques, l'atelier, combiné à l'actualité, a mis en évidence l'importance du partage d'idées pour bâtir des communautés universitaires résilientes », a déclaré la professeure Sarah Berger Richardson , codirectrice du Centre de droit public, qui a organisé une série d'événements similaires sur les « libertés fondamentales » tout au long de l'année universitaire 2024-2025. « Le Centre de droit public poursuivra ses travaux sur ces questions et se réjouit de futures collaborations sur le thème de la liberté académique et de la liberté d'expression. »
Comme l’atelier l’a clairement démontré, défendre la liberté académique n’est pas un acte ponctuel, mais un processus continu de vigilance collective, de dialogue et d’apprentissage.
This event was organized in collaboration with the Human Rights Research and Education Centre, the Office of the Vice-Provost, Equity, Diversity and Inclusive Excellence and the Law Commission of Canada.


